Ronan, éducateur de jeunes enfants : un homme à la crèche !

  • Egalité homme-femme
Ronan, éducateur de jeunes enfants : un homme à la crèche !

Ronan a baigné très jeune dans l’univers de la petite enfance. Aujourd'hui, à 24 ans, il est devenu éducateur de jeunes enfants et travaille dans une crèche. Dans un secteur constitué à 96 % de femmes, sa présence ne passe pas inaperçue ! Interview.

Éducateur de jeunes enfants,
c'est une vocation ?

En fait, ma mère travaillait dans une crèche familiale et son travail m’a très vite attiré. J’ai beaucoup lu sur les différents métiers du secteur, j’ai rencontré des professionnels, et particulièrement deux éducatrices de jeunes enfants qui m’ont parlé de leur quotidien. J’ai tout de suite senti que ce métier me plairait !

Quelles études avez-vous suivies ?

Quand je me suis intéressé à la formation d’éducateur de jeunes enfants, j’ai compris que, pour être admis au concours, il valait mieux avoir un bagage supplémentaire en psychologie ou dans le domaine du social ou de la petite enfance. J’ai donc fait une licence de psycho.

Pendant mes études, pour me donner toutes les chances d’être pris dans une école, j’ai aussi passé mon Bafa, approfondissement petite enfance. J’ai aussi gardé des enfants et travaillé en centre de loisirs pendant les vacances. J’ai quand même passé deux fois le concours ! Finalement, j’ai été pris à l’ITS (institut du travail social) de Tours, pour 3 ans d'études en alternance : 1 500 heures de théorie et 2 100 heures de stage.

Votre statut d’homme a-t-il facilité votre intégration professionnelle ?

J'avoue qu’en commençant mes études je me disais que le fait d'être un homme m'aiderait sans doute à trouver du travail plus vite. Mais je n’en suis plus si sûr aujourd’hui !

Ce qui compte, ce sont les compétences. Lors de mon entretien avec celle qui deviendrait ma directrice, nous avons surtout parlé de mon cursus et de ce que je pouvais apporter au projet éducatif de la crèche. Au bout du compte, le fait d’être un homme n’a pas joué dans mon embauche.

Pensez-vous apporter un plus à la crèche en tant qu’homme ?

Je ne pense pas apporter plus, mais disons que j’apporte autre chose. Je pense jouer un rôle un peu à part dans les repères que j’apporte aux enfants. Pour eux, il sera peut être perturbant de passer de la crèche, qui est un univers exclusivement féminin, à l’école, où ils auront des instituteurs. Et c’est bien qu’ils découvrent dès le plus jeune âge cette différenciation entre hommes et femmes.

Avez-vous déjà eu des remarques parce que vous étiez un homme ?

Non, on ne m’a jamais fait de réflexions. On m’a simplement dit un jour que, comme je suis grand, j’allais pouvoir utiliser tous les jouets en hauteur et les ranger. J’ai précisé que je pouvais le faire, mais que je pouvais aussi passer du temps au sol pour jouer avec les enfants !

Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 15/03/2018 / créé le 19-11-2012