Militant et heureux de l’être

  • Engagement
Militant et heureux de l’être

Clément, 23 ans, étudiant en droit, passe une grande partie de son temps libre, et parfois même le temps qu’il devrait passer à étudier, à militer pour l’organisation de jeunesse d’un parti politique.

"En tant qu’animateur fédéral d’un mouvement de jeunesse politique, je suis chargé de trouver des initiatives qui mobilisent les adhérents."

Attirer les jeunes vers la politique

"Entre les gros temps forts que sont les congrès du parti, pour lesquels je suis chargé de rameuter plusieurs centaines de jeunes, aux temps forts internes que sont les assemblées fédérales, nous organisons aussi des débats, des collages d’affiches, du porte-à-porte et des formations.

Avec mes camarades militants, nous avons également fait signer beaucoup de pétitions pendant la dernière campagne — sur le mariage pour tous, la transition énergétique, la fusion des écoles et des universités ou les emplois d’avenir — par des jeunes de tous milieux, pas seulement des jeunes militants, afin de peser sur le programme du parti. À travers toutes ces actions, notre objectif est d’attirer les jeunes, qui sont trop nombreux à ne pas voter, vers la politique."

Faire avancer des revendications

"J’ai aimé la politique avant le militantisme. Je n’ai pas milité dès ma majorité car je voulais garder la liberté d’avoir mes propres idées. Mais j’ai ensuite compris que la politique ce n'est pas seulement des idées, c’est aussi convaincre les gens. Et pour convaincre, il faut porter ses revendications, et donc militer. Pour moi, le militantisme n’est pas une fin mais un moyen de faire avancer des revendications.

Je n’avais aucun pote militant, alors j’ai décidé, un jour, d’aller frapper à la porte d’un parti. J’avais envie de pouvoir moi aussi, à mon petit niveau, porter des idées. Mais je me suis vite rendu compte qu’un parti n’est pas une structure adaptée pour un jeune. J’étais le seul de mon âge. Je me suis donc dirigé finalement vers le mouvement de jeunesse de ce parti."

Militer pour une société plus juste

"Mon militantisme n’est pas un projet de carrière. C’est une envie très personnelle de prendre parti, de prôner des solutions, comme le non-cumul des mandats, et surtout une société plus juste et plus égalitaire. J’aime convaincre et initier le débat en prenant position.

Certains jours, je me dis que ça me plairait d’être élu député et d’autres jours pas du tout, car je sais que les gens ont une opinion très négative vis-à-vis des politiques, souvent considérés comme des magouilleurs.

Je pense que le militantisme sera une expérience plus importante que mes relevés de notes, quand je serai diplômé et que je chercherai un travail. Cette activité m’aura appris le sens des responsabilités et de l’organisation."

Militer prend beaucoup de temps

"Mon activité militante est très prenante, et si je ne fais pas attention, je peux facilement y passer 60 heures par semaine. Et même quand je ne milite pas, les gens me parlent tout le temps de politique !

Je me rends compte aussi que le militantisme politique me donne des préoccupations qui ne sont pas vraiment les mêmes que d'autres jeunes de mon âge. Et j’essaye de ne jamais oublier que, si ces préoccupations sont importantes à mes yeux, ce n’est pas le militantisme qui va m'aider à réussir mes études ou me faire passer de bons moments avec mes potes."

Un militant doit rester désintéressé

"Être militant, surtout si vous êtes, comme moi, élu au sein d’un mouvement de jeunes, peut être grisant. Il faut faire attention à ne pas attraper la grosse tête en vous prenant pour ce que vous n’êtes pas. Vous n’êtes pas un homme politique, vous êtes un simple militant et vous devez garder un esprit désintéressé.

Le militantisme peut, bien sûr, vous aider dans votre carrière, mais il faut faire très attention ! Le côté "jeune loup" qui prend des numéros de téléphone et des cartes de visite est très mal vu par les autres militants.

Il faut savoir donner de son temps, être créatif, oser aller vers les autres et rester critique. Mais il faut aussi savoir poser des limites à son esprit critique. C’est bien d’être critique lors des débats, mais il faut ensuite accepter la décision qui a été prise collectivement à l’issue du débat, et ne plus la discuter."

CIDJ © CIDJ
Article mis à jour le 03/07/2018 / créé le 05-11-2012